analyse du profil psychologique des hommes qui réussissent en politique

Extraits :

De fait pour réussir en politique, il faut avoir des dons, ou parfois des tares que le milieu ultraviolent de la politique transforme en qualité. Une personnalité pathologique est un avantage inévitable. C’est ainsi qu’un sociopathe, ceux dont mon confrère H16 expliquent qu’ils ont été amputés de la honte, ont un avantage très net sur les autres, tous ceux qui ont une conscience. La sociopathie étant une autre forme pour définir la perversion, elle permet à ceux qui en sont atteint d’être uniquement dans l’agir du type : je veux, je prends.

Aucune conscience morale, aucune élaboration mentale si ce n’est un simple calcul des risques liés à l’action à la manière d’un ordinateur jouant aux échecs. Le sociopathe ou grand pervers est taillé pour le grand banditisme et donc pour la politique. D’ailleurs, les élections ont à ce jour devenues tellement terribles et exigeantes humainement, qu’elles ne peuvent que favoriser ce profil psychologique. Il ne s’agit pas tant de résister à la pression que de ne même pas la ressentir, d’être une sorte de monstre froid.

Aussi dur que les sociopathes sont les personnalités paranoïaques dont l’hyperinflation du moi et la méfiance exacerbée sont des armes terribles dans ce type de combat. Avec ces personnes, tout ceux qui ne sont pas avec eux sont contre eux. La vie est simple et se résout à cela, une simple ligne droite qu’il ne faut jamais franchir sous peine d’être agressé plus ou moins dangereusement par le paranoïaque. Le paranoïaque est né pour être chef, qu’il s’agisse de commander une bande, une secte ou un parti voire un pays ! Avec lui, le critère moral est essentiel contrairement au sociopathe. Le paranoïaque est un engagé extrême voire un enragé. Il rendra coup pour coup et souvent au centuple et rien ne peut le faire dévier de sa voie, laquelle est souvent ce que l’on nomme du rationalisme morbide, à savoir une construction intellectuelle séduisante mais donc les présupposés doivent plus à l’esprit malade du paranoïaque qu’à une quelconque recherche sensée.

Un cran en dessous se situent les narcissiques et les hystériques dont, chacun à leur manière, leur grande confiance en eux, du moins apparente, leur confère des certitudes et un culot étonnant. Très présents dans les professions très en vue (journalisme, télévision, mode, etc.), cette assurance étonnante, cette capacité à charmer leur permet une ascension rapide mais sans pour autant avoir la résistance d’un sociopathe ou d’un paranoïaque. De fait, une fois démasqués, les narcissiques et les paranoïaques sont fragiles. Lorsqu’un narcissique vous met une claque, donnez lui une droite et vosu verrez que derrière sa jolie façade il n’y a rien.

Une autre manière de réussir est aussi d’avoir la foi, que l’on peut avoir sans pour autant être un grand paranoïaque. Il peut s’agir d’une foi religieuse ou d’un idéal très fort. Songeons ainsi à ce qu’on nous enseigne de ces saints catholiques qui ont enduré le martyre pour leur foi. Plus près de nous, pensons aussi à un De Gaulle, modeste général de brigade, qui s’embarque pour Londres La foi soulève des montagnes et en tant que croyance, elle est inattaquable.

Une croyance est en effet un processus mental par lequel une personne adhère dogmatiquement à une thèse ou des hypothèses, de telle manière qu’elle les considère comme une vérité absolue ou une assertion irréfutable, indépendamment de toutes preuves qui en attestent ou en contestent la crédibilité. C’est indéracinable et en ce sens, les pouvoirs publics ont bien plus à craindre d’un mouvement comme les veilleurs que des casseurs. Gardes à vue, humiliations ou bien coups, ne pourront jamais venir à bout d’un individu qui met en balance sa foi et la justice humaine. Dans un match code pénal contre commandements divins, le premier n’a aucune chance de gagner.

Enfin, la dernière manière de réussir en politique, c’est le réseau, et uniquement. Ce réseau, que l’on commence par exemple à développer dans les grandes écoles et notamment dans celle qui prépare le mieux à la vie politique, l’ENA, permet de développer un soutien social comme on dit en psychologie qui garantit sans doute contre tous les coups du sort. Qu’il s’agisse de se placer, de se faire pistonner, de se faire blanchir ou aider en cap de dérapage, qu’il s’agisse de se coopter, etc., les mafias des grandes écoles permettent à tous, indépendamment de leur talent, d’assurer une carrière tranquille et exempte de risques aux diplômés.

A côté de ces mafias d’écoles procurant un réseau important, figurent sans doute tous les autres réseaux connus du grand public, moins connus, voire discrets, tels que les clubs, les loges, les syndicats et que sais-je encore. Il n’est pas nécessaire d’être à fond dans la théorie du complot pour noter qu’à droite comme à gauche, certains points de vue, expressions, manières de voir le monde, d’adhérer ou non à certaines thèses sont étonnamment proches pour ne pas y voir la patte discrète de réseaux et lobbies divers. C’est ainsi depuis toujours. Et les réseaux aident les bons comme les médiocres. Comme dans tous les films, la vraie vie a besoin de premiers et de seconds rôles, de chefs comme de seconds couteaux.

Source : blog d’un psychothérapeute pratiquant les TCC.